1. Règle absolue: ne jamais (mais jamais) attaquer en public et de front un mec en plein délire de « je me la raconte ». Ex. : il est en train de narrer comment il vous a sauvée des guérilleros au Guatemala, ne rectifiez surtout pas, genre : « C'était à une soirée salsa à Lille et c'est juste un mec avec un panama qui m'a demandé l'heure. »
2. On prend sur soi et on le laisse s'exprimer librement et on laisse couler aussi.
3. On passe à l'action en fonction du degré du délire. S'il fait son Franck Dubosc (« Pour toi public »), on sourit voire on rit. En revanche, s'il est en pleine phase archi mytho, on marque le coup avec un regard droit et vide (genre même pas vrai) puis on quitte la pièce. Version « j'écoute même plus... ».
4. On continue dans l'expression corporelle et les mimiques (rire, regard...) pour lui faire prendre conscience de son délire et donc lui permettre de stopper la machine tout seul et à temps.
5. Si ça ne marche pas, on passe à la diversion. L'enjeu ? S'éviter d'écouter en boucle ses fameuses prouesses fantasmatiques. Car, évidemment, le problème avec lui, c'est la lassitude de l'entourage (nous). Seule la parole peut permettre de passer à autre chose sans agressivité. On profite d'un moment où il reprend sa respiration pour lancer, par exemple : « Ca vous dit un pouilleux déshabilleur ? ».
6. L'affaire se complique s'il délire quand vous êtes à deux. Genre, il sait tout et fait tout très bien (mieux que vous). A la longue, fatigante est la vie avec « MacGyver » à « Question pour un champion » ! Une seule parade : le rassurer. Car ce syndrome n'atteint que les mecs qui manquent de confiance en eux.
7. Attention ! S'il se met à croire à ce qu'il raconte (qu'il s'est battu avec un ours blanc, qu'il est sorti major de l'ENA...) usez de la force de frappe verbale, style : « On le perd, là ! », en frappant dans les mains.
8. Enchaînez un cran au-dessus en lui demandant quel jour on est, le nom du président de la République. S'il met un petit temps à répondre, passez aux électrochocs : « Doudou, tu te tais maintenant, tu dis n'importe quoi ! ».
9. Quoi qu'il en soit, utilisez toujours l'humour pour parler du problème et toujours à un moment d'accalmie (en dehors des bouffées délirantes). Ex. : jouez la carte de l'ironie douce en lui demandant s'il a fait médecine avant ou après ses deux ans au FBI ?
10. Enfin, rappelez-vous que c'est son côté Bébel (in « L'Homme de Rio ») qui vous en a mis plein la vue au début de votre rencontre.
petite dédicasse =p